L’approvisionnement en eau : résoudre le problème environnemental majeur de Pékin

Le projet de détournement de l’eau sud-nord de Chine

Pékin fait face à un problème environnemental majeur. Si vous êtes déjà venu à Pékin, vous penserez tout de suite à la pollution de l’air de la capitale comme principal souci. Vous aurez tort. Le problème majeur est de loin celui de l’eau.

2012 et 2013 ont connu de fortes précipitations, avec des trombes d’eau durant l’été, qui ont coûté la vie à 77 personnes en juillet 2012. C’est pourtant encore loin d’être suffisant. Pékin est affectée par la sécheresse tous les ans, tout comme sa voisine Tianjin, les deux agglomérations totalisant près de 30 millions d’habitants. L’extension du désert de Gobi vers l’est et la surexploitation des ressources naturelles ne font que compliquer la situation.

En 2012, une pénurie d’eau de 1,1 milliard de m3 a frappé la ville, pour une consommation totale de 3,6 milliards de m3. 30% des besoins d’eau de la cité sont manquants.

 

Selon les données les plus récentes, 90% des besoins de l’agglomération sont absorbés par l’industrie et l’agriculture, l’eau des habitations n’étant donc pas un problème majeur. Cela pourrait pourtant changer dans le futur car la moyenne de consommation de 100 m3 par habitant est inférieure aux standards occidentaux, et va probablement fortement augmenter dans un avenir proche. Tout indique que les problèmes d’approvisionnement en eau de Pékin ne font qu’empirer. C’est une donnée importante à savoir lorsqu’on envisage d’emménager à Pékin, dans un appartement ou une maison.

 

Un projet de 81 milliards de dollars

Les autorités s’attachent à trouver des solutions, en transférant l’eau des larges réservoirs présents dans les régions du Hebei et du Hunan. Le projet global est baptisé « Transfert de l’eau du sud vers le nord » ou Projet de détournement de l’eau sud-nord, dont les travaux débuteront en octobre 2014.

Le réservoir principal du projet est le réservoir Dangjiankou et le coût total devrait s’élever à 81 milliards de dollars. Un chiffre impressionnant, à tel point que certains dirigeants ont suggéré de déplacer la capitale de la Chine plutôt de dépenser des sommes gigantesques dans un projet qui pourrait se révéler vain ou en tout cas insuffisant pour combler les besoins croissants.

A cela s’ajoute un deuxième problème, qui concerne la qualité de l’eau. Le réservoir Dangjiankou par exemple, susmentionné, est alimenté par cinq rivières dont les taux de pollution sont trop élevés pour une utilisation par la population, et qui ne peut donc servir que les besoins de l’agriculture et de l’industrie.

 

180 000 personnes vont être déplacées

Pour améliorer la qualité de l’eau, plus de 300 usines ont déjà été fermées, mais le problème demeure à cause d’un afflux continu d’eaux usagées dans les rivières. 180 000 personnes vont être déplacées pour laisser passer le projet, mais même après toutes ces mesures la régularité de l’approvisionnement depuis le réservoir ne sera pas garanti, ce qui nécessitera de chercher d’autres sources dans le sud.

Un problème vieux de plusieurs siècles

 

Le problème n’est pas récent, et les différentes capitales de la Chine ont aussi été frappées par la pénurie d’eau. C’est une des raisons pour lesquelles Xi’an et Chang’An ont autrefois perdu leur statut de capitale du pays. Mais Pékin n’est pas vraiment plus gâtée en ce qui concerne l’eau. Des canaux ont été creusés à travers le pays depuis fort longtemps, et ce n’est pas un hasard si le Palais d’Eté de Pékin, construit par la dynastie Qing, se trouve au bord du lac Kunming, qui était auparavant le réservoir de Pékin.

 

L’impact de ce projet et son coût sur les écosystèmes est difficile à estimer. L’eau arrivant à Pékin proviendra de régions qui ont leur propre besoins. Que se passera-t-il si le sud connaît des sécheresses prolongées ?

 

Le projet est colossal, quarante ans de travaux seront nécessaires à son achèvement complet mais, compte tenu des besoins du nord-est de la Chine, rien ne saurait arrêter le cours de ce chantier.

 

 

 

Sources :

The Guardian

UPI

 

 

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